PC 2 : Opérations subventionnées en 2012

Groupes / Ateliers de travail en vue d’une publication

  • Ateliers de travail préparatoires au second volume. Dictionnaire des concepts nomades en sciences sociales. 11-12 mai 2012, EPHE

Responsables : Olivier CHRISTIN (EPHE-LEM / Université de Neuchâtel), Serge REUBI (Université de Neuchâtel), Francesco GARUFO (Université de Lyon 2 et Neuchâtel), Marion DESCHAMP (Université de Lyon 2).

Plus d’infos : ce cycle d’ateliers se présente comme le socle préparatoire au second volume du Dictionnaire des concepts nomades en sciences sociales, reprenant ainsi, pour mieux les développer, les prémisses méthodologiques et les objectifs heuristiques du premier volume paru en 2010 aux éditions Métailié. Il s’agit donc une nouvelle fois de manipuler des mots et des idées, dotés par des locuteurs spécifiques, et à temps donné, d’une valeur conceptuelle, non pour épaissir (ou encore obscurcir) le discours théorique, mais pour le déconstruire et en saisir les conditions historiques de production et de félicité linguistique.

Qu’il faille, pour se faire, traquer les « inconscients académiques » attachés aux concepts et participant de leur polysémie est d’autant plus nécessaire que les chercheurs, créateurs de concepts, analysent rarement leurs propres instruments d’analyse. Derrière un mot ou une notion, érigés en concept, se cachent et proliférent, selon les disciplines, les écoles et les traditions nationales, des sens variés et labiles, toujours changeants, toujours en mouvement.

La contagion des idées et le nomadisme des concepts amène à interroger de près les processus de transfert, de déplacement ou d’hybridation des concepts entre les différents temps, lieux et acteurs de la recherche, mais aussi au contact de celle-ci avec d’autres logosphères (l’espace public et médiatique, le lexique du management entrepreunarial, etc.). Cependant, il ne saura être question de dresser un simple tableau épidémiologique des concepts et de leurs mutations mais de rendre compte des enjeux de circulation qu’ils produisent, en terme politique, sociologiques, économiques (sans même, d’ailleurs, que les acteurs sociaux en soit toujours pleinement conscients).

Les différents ateliers, invitant des chercheurs aux horizons disciplinaires et nationaux variés, permettront de privilégier une histoire croisée des concepts et de leurs usages, afin de déconstruire par la comparaison l’illusion d’un sens univoque et allant de soi, car restant dans l’entre-soi d’une communauté restreinte de chercheurs. La dénaturalisation des concepts (le détricôtage de ses attributs donnés pour naturels) nous permettra ainsi de poursuivre la réflexion critique sur le langage des sciences humaines et sociales, langage à travers lequel ces dernières pensent le monde et se pensent elles-mêmes.

Programme des ateliers préparatoires :

. 30 septembre 2011 : 1er atelier à l’université de Neuchâtel (Suisse)

. 24-25 février 2012 : 2ème atelier à l’université de Saint-Gall (Suisse)

. 11-12 mai 2012 : 3ème atelier à l’université de Lyon 2 et à l’Ecole normale supérieure de Lyon (France) *

. 15 juin 2012 : 4ème atelier à l’université de Newcastle (Angleterre)

. 9 novembre 2012 : séance conclusive à l’université de Neuchâtel (Suisse)

*Le Labex Hastec est partenaire du 3ème atelier préparatoire, tenu à Lyon les 11 et 12 mai 2012.

> Programme du 3ème colloque préparatoire au vol. 2 (11 et 12 mai 2012)

> Programme du 4ème colloque préparatoire au vol. 2 (15 juin 2012)


  • « Traduire le Dictionnaire des faits religieux ». Ateliers les 15 mai et 28 novembre 2012, Paris

Responsable : Régine AZRIA (CEIFR)

Résumé du projet : cette opération scientifique concerne le questionnement relatif à la traduction du Dictionnaire des faits religieux publié aux PUF en 2010. Consciente des enjeux et des risques de la « traductabilité » des textes scientifiques – traduire n’est pas une simple opération de passage d’une langue à une autre par des traducteurs professionnels -, l’équipe du Dictionnaire dynamique des faits religieux (DDFR) a pris la mesure de la nécessité d’une préparation et d’un accompagnement de l’entreprise de traduction. D’où l’idée de mettre sur pied un « atelier-traduction » impliquant des chercheurs français et étrangers qui soit un lieu de réflexion collective et d’échange en amont de la traduction, un lieu de confrontations d’expériences en accompagnement du travail de traduction dans les différentes langues-cibles, un lieu de retour d’expériences en aval.

> Compte-rendu de l’atelier du 15 mai 2012


  • « La mémoire des Pères. Disponibilité et usages du souvenir patristique dans l’Italie médiévale ». Atelier international, Juin 2012

Responsables : Patrick BOUCHERON (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – LAMOP) et Stéphane GIOANNI (École française de Rome)

Production : Publication en 2016 dans la Collection de l’École française de Rome d’un livre de synthèse sur la « Mémoire des Pères », préparé par la publication intermédiaire des actes des rencontres (aux Publications de la Sorbonne et dans les Mélanges de l’École française de Rome).

Présentation : le rapport qu’entretient la culture médiévale avec les Pères de l’Église ne se réduit pas à la vénération d’une autorité ancienne ; il est tout entier dans la mise au présent d’un passé continué. Le groupe de travail « La mémoire des Pères » se donne pour objectif d’étudier la disponibilité et les usages sociaux de ce souvenir, en étudiant les modalités textuelles, liturgiques et monumentales de cette présence médiévale de la mémoire patristique en Italie. On l’envisage in situ en tant qu’ils s’ancre dans ses lieux, au sens médiéval du terme, et configure un espace politique. En effet, dans la Milan d’Ambroise ou la Rome de Grégoire par exemple, les textes, les rites et les édifices constituent les points d’appui d’une actualisation de la mémoire efficace des Pères.

Conduite par le LAMOP, l’École française de Rome et plusieurs partenaires italiens, cette opération scientifique est scandée par des tables rondes régulières, qui donnent l’occasion de publications partielles (en ligne, notamment, sur le carnet de recherche disponible à l’adresse suivante: http://ambrosius.hypotheses.org/). Mais elle se donne pour objectif final la publication d’un essai collectif.


  • « Hagiographie, sainteté royale et sainteté locale. Pratiques cultuelles et patronage symbolique dans l’Europe catholique de la fin du 16e siècle au milieu du 18e siècle ». Réunions constitutives fin 2012

Responsable : Marie-Elizabeth DUCREUX (Centre de Recherches Historiques-CARE).

Objectifs : deux livres 1) un volume collectif issu des travaux réécrits des 3 ateliers de l’opération 2) un volume individuel développant une enquête approfondie du porteur du projet sur le culte des saints rois, empereurs et saints patrons dans la Monarchie des Habsbourg de Vienne aux XVIIe et XVIIIe siècle (Marie-Elizabeth Ducreux, Sacralité, cultes et légitimité dans les pays des Habsbourg, 1600-1771).

Présentation : les réformes des livres liturgiques engagées par la Curie romaine après le Concile de Trente sont au cœur d’un ensemble de processus de redéfinitions normatives dont les effets furent décisifs sur la construction des savoirs historiques et hagiographiques, sur la réorganisation des cultes locaux, sur les pratiques de légitimation symbolique et sur les assignations identitaires à travers l’Europe et le monde catholique. Simultanément, elles se situaient elles-mêmes dans une conjoncture parallèle de réécriture de l’histoire ecclésiastique et de l’hagiographie, dont elles étaient du reste tributaires. Alors que le problème des interactions entre la prétention universelle des nouvelles normes romaines et les situations locales a été soulevé par plusieurs chercheurs, celles-ci ont rarement été reliées à une autre situation d’interaction fondamentale : celle des rapports de l’écriture de l’histoire « sacrée » et de l’écriture hagiographique à ambition générale (Surius, Lipomani etc.) avec les entreprises historiographiques et hagiographiques locales, d’une part, celle de ses effets sur la sacralité royale, de l’autre. D’autre part, l’histoire ecclésiastique universelle dialogue avec l’hagiographie renouvelée et leurs rapports sont nombreux. Toutes deux sont du reste des entreprises collectives, dont le modus operandi n’est pas entièrement éclairci. Le projet aborde le sujet dans une perspective résolument comparative, autour d’un comité scientifique international. Il propose de reprendre à l’échelle de l’Europe entière, éventuellement d’autres parties du monde, le dossier des effets du recentrage romain sur la liturgie, et celui de la mise à jour des savoirs de l’histoire ecclésiastique et de l’hagiographie en centrant l’enquête sur les interactions entre universel de la Curie et traditions ou impulsions locales. Ses trois axes principaux choisis combinent attention aux pratiques de culte et aux stratégies de représentation symbolique des acteurs impliqués dans des cas spécifiques. Il s’agit : 1) des rapports réciproques entre entreprises historiographiques et hagiographiques, elles-mêmes matrices, dans une grande partie de l’Europe, d’une littérature dévotionnelle vernaculaire ; 2) des relations entre le Bréviaire Romain et le contrôle des liturgies particulières, le rôle des offices propres, leur teneur, et leur définition ; 3) de la « sainteté » princière (abbatiale, épiscopale…) et des enjeux cultuels, politiques et identitaires des patronages particuliers (Empire, monarchies, pays, diocèses, ordres religieux). Le projet mobilisera un réseau international de chercheurs italiens, belges, français, anglais, tchèques, hongrois, lituaniens, autrichiens, engagés de leur côté dans des travaux et des enquêtes sur des aspects locaux ou partiels.

Comité de pilotage : Pierre-Antoine Fabre, Jean-Marie Le Gall et Daniel-Odon Hurel, Sara Cabibbo (Rome), Paolo Cozzo (Turin), Annick Delfosse (Liège), Luc Duerloo (Anvers), Simon Ditchfield (York), Bernard Dompnier, Cécile Vincent-Cassy.

Type : opération scientifique sur 4 ans.

Modalités de réalisation : 4 réunions, 3 ateliers, 2 livres prévus.

Durée prévue : 2012-2015


Journée d’étude

  • Journée d’étude : « La bibliothèque du collège de Sorbonne du Moyen Age à l’époque moderne : histoire et rayonnement ». 1er juin 2012, à l’IRHT.

Responsable : Donatella NEBBIAI (CNRS-IRHT)

Production : Les actes de la journée d’étude feront l’objet d’une publication (un volume imprimé, à paraître aux éditions Publications de la Sorbonne, en 2014).

Programme à télécharger

Poster à télécharger

La bibliothèque du collège parisien de la Sorbonne : une bibliographie

Bibliographie au format Pdf


Journées d’étude / Edition électronique

  • « Entre local et universel: vieux saints, romanité et chrétienté XVI e -XVIII e siècle»

Responsable : Jean-Marie LE GALL (EA 127, U. Paris 1)

Opérations : journées d’étude, constitution d’une base de données et traitement cartographique.

Présentation : le programme Labex/ Ecole Française de Rome/ EA127 vise à constituer une base de données à partir des 40000 brefs d’indulgences qui ont été réclamés par des sanctuaires, des confréries ou des couvents et qui ont été accordés par Rome entre la fin du XVie siècle et le XVIIIe siècle. Mettant un peu à distance un modèle « romano-centré » de la catholicité, qu’induit l’usage de sources romaines, ce projet entend découvrir les circulations dévotionnelles, entre les demandes locales et les indulgences papales.L’étude suppose le croisement des données romaines et de la fine connaissance des milieux provinciaux.

Pour cette année 2012, deux actions sont envisagées : au printemps adoption d’un logiciel adapté au questionnaire qui sera défini et conversion des données déjà collectées dans un outil informatique adapté et susceptible d’une mise en ligne offert par le Labex. A l’automne l’enquête sera complétée par de nouveaux dépouillements romains.

Coordinateur : J. M Le Gall, professeur Paris I


Colloques

  • Colloque : « Traduction commentée des Eléments de théologie de Proclus »

Responsables : Luc BRISSON (CNRS, UPR76), Gwenaëlle AUBRY (CNRS, UPR76), Laurent LAVAUD (Paris 1), Philippe HOFFMANN (LEM – EPHE)

Objectif : 9 rencontres en 2012 afin de « Produire une traduction provisoire complète en quatre ans, à raison de huit séances par an (le vendredi de 13h à 18h). Au cours de la quatrième année, sera organisé un colloque international sur les Éléments de théologie de Proclus et leur réception. Puis quatre années seront consacrées à la mise au point et à la publication d’une traduction définitive.

Résumé du projet : comme l’explique Proclus (412-485), dans son Commentaire sur le Parménide de Platon, la doctrine platonicienne doit être considérée comme une théologie scientifique. À la suite de son maître Syrianus, Proclus souscrit entièrement à cette interprétation qui cependant ne va pas de soi. Pour dissoudre tout soupçon de scepticisme, Proclus va se lancer dans un double processus de validation: par une mise en parallèle intégrale du système platonicien avec les divinités d’autres théologies, à savoir l’Orphisme et les Oracles chaldaïques dans la Théologie platonicienne, et par une démonstration more geometrico sur le modèle des éléments d’Euclide dans les Éléments de Théologie. L’ouvrage comprend 211 propositions, suivies d’une démonstration. La première partie (prop. 1-112) porte sur les principes du système, alors que la seconde partie (prop.113-211) passe en revue les degrés de la réalité. Les Eléments de théologie auront une influence déterminante sur les théologies chrétienne et musulmane par l’intermédiaire du Liber de Causis.


  • Colloque : « Règles et dérèglements en milieu clos, VIe-XIXe siècle ». 4-6 octobre 2012

Responsables : Falk BRETSCHNEIDER (EHESS – CRIA-UMR 8131) et Julie CLAUSTRE (Université de Paris 1 – LAMOP-UMR 8589)

Programme de recherche : Histoire comparée des enfermements monastiques et carcéraux (Moyen Âge, Temps modernes, monde contemporain).

Objectif : Publication d’un ouvrage collectif, fruit des travaux du colloque après expertise des contributions écrites fournies par les auteurs.

Présentation : Monastères, prisons, asiles, hôpitaux sont sans aucun doute des « objets moralement totalement disparates » (H. Becker). Mais, nous semble-t-il, tout en poursuivant des fins radicalement différentes, ils mettent tous en œuvre des dispositifs et des moyens en partie similaires, comme le règlement intérieur, l’emploi du temps, l’association étroite du travail aux pratiques religieuses ou la répartition spatiale des personnes.

Par conséquent, notre projet vise à rapprocher analytiquement et à comparer ces institutions rassemblées sous la notion de « milieux clos », depuis le Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine. Mêlant manifestations scientifiques (colloques, journées d’études) et opérations visant un public plus large (expositions, interventions publiques, site Internet), le projet met pour l’instant l’accent sur quatre thèmes principaux : la règle et les dérèglements en milieu clos (colloque international en octobre 2012 à Clairvaux), enfermement et genre, les espaces de l’enfermement, enfermement et travail.

Contacts : Julie Claustre-Mayade (Paris 1) – Julie.Mayade(a)univ-paris1.fr, Falk Bretschneider (EHESS) – bretschn(a)ehess.fr

Programme du colloque à télécharger

> Poster du colloque à télécharger

> http://www.enfermements.fr


Edition électronique

Projet LEPOR – LEges Populi Romani

Responsables : Jean-Louis FERRARY et Philippe MOREAU (ANHIMA UMR 8210)

Opération : vacation visant à la construction d’une base de données accessible sur le web.

Résumé de l’opération : LEPOR (LEges POpuli Romani) est une base de données en cours d’élaboration qui, lorsqu’elle sera achevée, comprendra environ 880 notices, dont chacune sera consacrée à une loi comitiale du peuple romain. Nous entendons par « lois comitiales » les lois et plébiscites votés par le peuple ou par la plèbe et les rogationes qui ont au moins été promulguées. Sont exclues les « lois royales » et les chartes octroyées à des collectivités (souvent appelées leges datae). Les textes législatifs retenus vont de 509 aux lois attribuées à Nerva, et les plébiscites antérieurs à 287 feront l’objet de notices bien qu’ils n’aient pas encore eu valeur normative pour l’ensemble du peuple. Le but est de remplacer l’ouvrage toujours utilisé mais bien vieilli maintenant, de Giovanni Rotondi, Leges publicae populi Romani, Milan, 1912. Il ne s’agit pas seulement d’une mise à jour, puisque la totalité des sources anciennes et de la bibliographie antérieure ou postérieure à Rotondi ont été directement consultées pour la rédaction de notices entièrement originales.