Articles dans la « Revue philosophique de la France et de l’étranger »2016/4 (Tome 141) – Théodule Ribot
Pages : 216
ISBN : 9782130734451
Éditeur : Presses Universitaires de France
Jacqueline Carroy, Wolf Feuerhahn, Plas Régine, Thibaud Trochu, Revue philosophique de la France et de l’étranger, 4/2016 (Tome 141), p. 451-464.
Fiche de l’article sur le site de l’éditeur : « Les entreprises intellectuelles de Théodule Ribot »
Résumé : Cette introduction présente Ribot comme un « entrepreneur intellectuel », dans le contexte de son époque. Ses différentes carrières et entreprises sont successivement détaillées et analysées. Introducteur en France dans les années 1870 des psychologies anglaises et allemandes, Ribot se présente comme ni positiviste ni spiritualiste. Il se situe au centre de la discipline philosophique en créant la Revue philosophique, qu’il dirige jusqu’à sa mort, en 1916, et qui constitue pour lui un ancrage cardinal. Sans être médecin, il donne à la psychologie française une orientation pathologique dans les années 1880. Après 1890, il entreprend de développer une psychologie de l’affectivité. La réussite institutionnelle de Ribot, qui devient en 1888 professeur au Collège de France, s’accompagne de sa réception par un plus large public, dont témoignent les multiples rééditions et traductions de ses ouvrages.
Wolf Feuerhahn, Revue philosophique de la France et de l’étranger, 4/2016 (Tome 141), p. 477-488.
Fiche de l’article sur le site de l’éditeur : « De la Sorbonne au Collège de France, Enjeux du titre des chaires de ribot«
Résumé : À l’échelle de deux ans, 1885-1887, et à quelques mètres de distance, Ribot voit le titre de ses enseignements modifié : la rue Saint-Jacques traversée, il n’enseigne plus la « psychologie expérimentale », mais la « psychologie expérimentale et comparée ». Ce changement d’allure mineure suscita une importante controverse aux enjeux théoriques, institutionnels et de personnes. L’expression « psychologie comparée » fut au cœur des débats. Charles Lévêque, figure centrale de l’Institut, la mobilisait contre l’évolutionnisme ; Ribot la redéfinit pour en faire un vecteur de son introduction en France. L’ambition méthodologique de cette analyse est de montrer l’intérêt d’enquêter sur les relations entre les dynamiques propres aux lieux de savoirs et le choix des étiquetages savants.
Jacqueline Carroy, Revue philosophique de la France et de l’étranger, 4/2016 (Tome 141), p. 509-520.
Fiche de l’article sur le site de l’éditeur : « Psychologie des sentiments et mémoire affective. De Ribot à Proust«
Résumé : En 1894, et surtout en 1896 (La Psychologie des sentiments), Ribot baptisa sa nouvelle psychologie « affective ». La poésie symboliste, la musique, l’amour, la sexualité, la nostalgie illustraient ses nouvelles investigations. Il mit en avant un type de mémoire qu’il appela « mémoire affective ». Il supposa l’existence de souvenirs purs, affectifs et corporels et excluant des représentations mentales. Cette nouvelle orientation psychologique était liée à de nouvelles méthodes. Loin de condamner l’introspection, il publia des auto-observations, comme celle du poète Sully-Prudhomme revivant un amour de jeunesse. Le thème de la mémoire affective était sujet à controverse parmi les philosophes et les psychologues, mais il séduisait des amateurs, des critiques littéraires et des romanciers. On peut comprendre ainsi qu’il inspira l’intrigue centrale de La recherche du temps perdu de Proust.
Wolf Feuerhahn, Centre Alexandre Koyré (CNRS – EHESS – MNHN – HASTEC – PSL)
et Thibaud Trochu, Centre Alexandre Koyré (CNRS – EHESS – MNHN – HASTEC – PSL), Revue philosophique de la France et de l’étranger, 4/2016 (Tome 141), p. 521-540.
Fiche de l’article sur le site de l’éditeur : « Autoportraits de Théodule Ribot en correspondant »
Résumé : Les correspondances sont mobilisées ici non comme des clés ultimes des œuvres, mais comme des sources éclairant la pluralité des faces du scripteur. En fonction du statut des correspondances, des destinataires, le style n’est pas le même, la présentation de soi comme le contenu varient. La correspondance de Ribot qui a pu être retrouvée manifeste ainsi la pluralité des identités qu’il endosse : avec son ami Espinas, il est pourfendeur du spiritualisme universitaire ; avec l’administration, un professeur qui cherche à échapper à la province ; face à Charles Lévêque, un aspirant ; à Renouvier et Taine, un imitateur ; à Wundt ou James, l’introducteur de la science étrangère ; avec Tarde et Piéron, un faiseur de carrières ; à l’égard de X. Léon, l’aîné distant ; auprès de Lionel Dauriac, le vieil homme et son confident ; avec Bouglé et Lévy-Bruhl, le directeur de revue en quête de contributeurs.