Le séminaire public « Les nouveaux paradigmes de l’Archive » est coordonné par le Conservatoire National des Arts et Métiers (laboratoire Dicen‐IDF) et les Archives Nationales en partenariat avec le LabEx hastec. Il est ouvert aux chercheurs, jeunes chercheurs, étudiants (niveau Master) en archivistique, documentation, et traitement des Data, et professionnels des archives et du Records Management.
Il propose d’analyser les nouveaux paradigmes de l’Archive liés à la généralisation des documents numérisés ou nativement numériques et des données massives. L’enjeu est d’identifier les disruptions liées aux mutations numériques du document, aux flux de data, au rôle des algorithmes, et à l’intelligence artificielle, et d’envisager les conséquences des nouvelles productions issues de la société et des organisations publiques et privées, sur les pratiques archivistiques : Comment les missions traditionnelles de collecte, de conservation, de classement et de communication s’adaptent‐elles déjà et s’adapteront‐elles à ces nouveaux objets?
Comité Scientifique
Evelyne Broudoux (Cnam), Ghislaine Chartron (Cnam), Françoise Lemaire (AN), Rosine Lheureux (AN), Yann Potin (AN), Clothilde Roullier (AN), Claire Scopsi (Cnam), Martine Sin Blima‐Barru (AN)
Séance 5 – le mardi 19 novembre- 10h00-12h30
Archives Nationales, Site de Pierrefitte, Salle des commissions 3 et 4
Entre amnésie et hypermnésie. Effacements, tris et disparitions
La conservation est un acte intentionnel programmé par des humains, selon des choix, débattus, validés collectivement, élaboré en tant que politique et délégué aux machines sous forme d’instructions et de métadonnées. Pourtant, le concept administratif et légal de droit à l’oubli numérique, c’est-à-dire à la revendication volontaire de l’effacement, suggère que les machines n’oublient pas et que les traces des flux numériques ne s’effacent pas. Pour certains, l’effacement et l’oubli paraissent des processus naturels si l’on considère le temps de l’histoire et des mémoires collectives. La mémoire n’est pas incluse dans le numérique, c’est une volonté extérieure qui décide si un traitement contre la disparition doit être appliqué et sans cette décision, le destin des données est tôt ou tard la disparition. Il relève des sociétés humaines de décider le quantum de mémoire qu’il convient de préserver. D’autres considèrent au contraire que les mémoires machiniques stockent des masses de données indifférenciées dans le « cloud ». Les professionnels des archives doivent établir leur posture entre ces deux paradigmes et redéfinir les frontières conceptuelles et pratiques entre les archives, entendues comme mémoire à pérenniser pour le bien commun, et les stocks de données, afin, entre autres, de repositionner les pratiques de tri et d’élimination sur lesquelles reposent leur responsabilité actuelle.
Participants
- Françoise Janin, Conservateur du patrimoine, cheffe du bureau des missions et de la coordination interministérielles au Service interministériel des Archives de France
- Marie Laperdrix, Conservateur du Patrimoine, Cheffe du service des archives des Ministères de l’Economie et des Finances et de l’Action et des Comptes publics.
- Noé Wagener, Professeur de droit public, Université de Rouen Normandie
Retrouvez les captations vidéos des 4 précédentes séances :
- Evolutions terminologiques et conceptuelles
- Le traitement des données de masse
- La technologie blockchain
- Instruments de recherche et nouvelles formes de narrations
Sont en ligne à l’adresse : https://nparchive.hypotheses.org/captations-des-seances-2019