Colloque international
- « Breton après Breton (1966-2016). Philosophies du surréalisme »
Responsable : Pierre Caye, Centre Jean Pépin-UMR 8230
Calendrier : mercredi 26 et jeudi 27 avril 2017 – INHA
Productions : publication en volume + exposition de manuscrits (la BnF et la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet).
Résumé du projet : Á l’occasion du cinquantenaire de la mort d’André Breton, et de l’accès à sa correspondance privée le colloque international, Breton après Breton (1966-2016). Philosophies du surréalisme se propose de questionner les pages du poète, non plus dans leur texture littéraire, mais comme travail de la pensée. En repoussant Breton vers l’idéalisme, les études se sont jusqu’ici focalisées sur les courants internes au mouvement surréaliste (Bataille et Artaud contre Breton par exemple).
Or, les deux notions surchargées de sens que sont l’écriture et le dessin « automatiques », d’une part, le « hasard objectif », de l’autre, doivent faire l’objet d’une lecture ouverte à plusieurs champs méthodologiques, plutôt que rabattues vers l’indifférencié et le magique, ou perçues comme de simples techniques rhétoriques du « faire croire », tandis que le « bricolage » bretonien et le modèle éthique et démonstratif de la fable restent eux aussi à mieux dégager, comme modes de pensée.
D’autre part l’élaboration de l’esthétique, comme pesée et pensée du désir-du-beau et de l’agréable, est effacée des lectures communes de l’œuvre d’André Breton. Nous avons pu rapprocher de la pensée de Panofsky ou de Warburg certaines de ses premières assertions ; on doit maintenant donner tout leur sens aux traces chez le poète de la seconde topique de Freud, traces évacuées par la critique. Ainsi serait explicitée l’histoire composite des idées esthétiques qui conduisent Breton d’un regard d’amateur, sensible à la lecture des formes, à une philosophie de l’art prônant la figuration onirique, et attentive à ses processus, dans lesquels la forme et la langue prennent toute leur place.