Au cœur du Marais, au sein des Archives nationales à l’Hôtel de Soubises (Paris), cette journée d’étude vous propose de s’intéresser à ces types de violences, en partant des savoirs et des pratiques médico-légaux.
L’événement aura lieu en hybride. Si vous êtes intéressé·es pour assister à la journée en hybride ou en présentiel, merci de bien vouloir nous contacter par mail :
Contact : laura.tatoueix@gmail.com; marie.walin@univ-poitiers.fr;
AFFICHE et PROGRAMME
Résumé
La médecine légale ne devient une discipline à proprement parler qu’au XIXe siècle. Pourtant des pratiques et des savoirs médico-légaux se systématisent dans les procédures judiciaires dès le début de l’époque moderne (Clark and Crawford, 1994 ; Pastore, 2000). La seconde moitié du XVIIIe siècle marque un tournant dans la réflexion sur le système probatoire qui donne aux experts un rôle nouveau dans la construction des preuves (Porret 2010/1). Nouvelle discipline, la médecine légale prend également une place plus grande dans l’élaboration de savoirs normatifs, au croisement de la médecine et du droit.
Depuis plusieurs années, les violences sexuelles et de genre font l’objet d’un intérêt renouvelé dans l’historiographie française, dans le sillage d’autres disciplines comme la sociologie et l’anthropologie. Ainsi en est-il du développement des recherches sur les « féminicides » (Falquet, 2014 ; Taraud, 2022; Bodiou et Chauvaud, 2018, 2019). Ce concept a été initialement forgé par des sociologues et militantes féministes latino-américaines pour qualifier un « crime de masse » (Lagarde, 2006) touchant exclusivement les femmes, qu’elles analysent comme la conséquence directe des inégalités de genre qui structurent les sociétés actuelles. Il n’est pas utilisé depuis longtemps en France, et encore moins dans l’historiographie, malgré son caractère heuristique. De la même façon, des publications récentes explorent
l’histoire du viol et des violences sexuelles (Lett, Steinberg et Virgili, 2020/2), qui n’ont pas fait l’objet de nombreuses publications historiques en France depuis L’histoire du viol de G. Vigarello (1998), et ce malgré la richesse des archives judiciaires sur le sujet. Mais le viol et le féminicide ne sont que les parties émergées de l’iceberg des violences sexuelles et de genre dont participent un ensemble de comportements et de pratiques dessinant un continuum de la violence (Falquet, 2019) que l’histoire est loin d’avoir entièrement exploré. Cette journée d’études prétend participer au développement de ces historiographies en étudiant les violences au prisme des savoirs et des pratiques médico-légales.
Cette journée d’étude propose de s’intéresser précisément à ces violences, en partant des savoirs
et des pratiques médico-légaux.